HUIT CRIMES PARFAITS (Peter Swanson) : Longue vie aux polars !

Huit Crimes Parfaits

Être amatrice ou amateur de romans policiers confère-t-il un avantage si l’on souhaite se lancer dans une carrière de meurtrier ? A défaut d’y répondre précisément, Huit Crimes Parfaits donne de quoi réfléchir à cette question existentielle et profonde. En effet, on y parle d’un tueur s’inspirant des classiques du genre pour commettre des assassinats. En tout cas, il s’agit là d’un polar particulièrement élégant. Et surtout incontournable pour tous les amateurs du genre.

Un livre qui donne envie de lire

Huit Crimes Parfaits ne pourra que ravir ceux qui ont lu et apprécié les grands classiques du roman policier. Les références littéraires sont constantes et peuvent facilement résonner avec ses propres souvenirs de lecture. Cependant, le grand mérite de Peter Swanson est de savoir évoquer ces œuvres de manière très claire, sans sous-entendu. Du coup, si une référence vous manque, cela n’handicapera en rien la compréhension. Voir même cela fera naître chez vous une forte envie de découvrir le roman en question. Un livre qui donne donc envie de continuer de lire, bien après l’avoir refermé donc.

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MISSION IMPOSSIBLE : DEAD RECKONING, PARTIE 1 : Éternelle jeunesse

Mission Impossible : Dead Reckoning, partie 1 affiche

Je n’ai jamais été très emballé par la franchise Mission Impossible. Le dernier, Mission Impossible : Fallout m’avait même carrément déçu. En fait, seul Mission Impossible : le Protocole Fantôme m’avait réellement enthousiasmé. C’est donc avec un peu de circonspection que je me suis rendu au cinéma voir Mission Impossible : Dead Reckoning, partie 1. Surtout que l’annonce d’une histoire en deux épisodes, malgré les deux heures et quarante minutes du premier volet, pouvait faire craindre une expérience particulièrement longue et pénible. Mais à l’image de son acteur vedette, certaines choses peuvent bénéficier d’une éternelle jeunesse.

L’homme contre la machine

Mission Impossible : Dead Reckoning, partie 1 surfe sur la vague de l’actualité avec une peur croissante du pouvoir des intelligences artificielles. A priori, le film a dû être pensé bien avant l’explosion de Chat GPT et Midjourney, mais son contexte de sortie lui confère encore plus d’impact. Et le sujet est plutôt bien traité. On n’échappe pas à tous les clichés, mais l’intrigue fonctionne et les personnages, y compris virtuels, ont cette épaisseur qui font les méchants mémorables. Le film fonctionne vraiment et on a finalement vraiment hâte de connaître la suite.

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ALLUVIUM (C Duncan), THE CAR (Artic Monkeys), ULTRAVIOLET BATTLE HYMNS AND TRUE CONFESSIONS (The Dream Syndicate) : Montez à bord !

Alluvium de C Duncan : talent inexploité

Alluvium de C DuncanChristopher Duncan, C Duncan pour son nom d’artiste est écossais et a signé en 2022 l’album Alluvium. Il nous plonge dans une ambiance évaporée aux accents psychédéliques. Le résultat est plutôt frais, mais pas forcément emballant. Sa voix est un peu trop haute perchée pour avoir un réel impact. C’est solide et maîtrisée, mais reste au stade la musique pop gentillette. Finalement, on se dit qu’il ne fait tout ce qu’il pourrait faire d’un talent incontestable. Surtout que les quelques moments où il redescend sa voix et la pose donnent un résultat bien meilleur.

The Car (Artic Monkeys) : Artic crooner

The Car de Artic MonkeysOn reste en Grande-Bretagne pour retrouver le 7ème album d’Artic Monkeys, intitulé The Car. L’entrée en matière façon crooner est surprenante, très différent de Tranquility Base Hotel & Casino, leur précédent. Mais donne le ton de la suite. On enchaîne avec un rock aux accents très groovy. Globalement, les titres, dans toute leur diversité, se caractérisent par une grande douceur et une maîtrise qui donnent un résultat réellement envoûtant. Cet album presque acoustique transmet beaucoup d’émotions. On sent parfois que l’envie de revenir vers un univers plus rock les titille, mais ils gardent leur ligne pour nous offrir un album excellent jusqu’au bout.

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INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE : Pour l’éternité

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée affiche

Faire un retour réussi après une longue éclipse n’est pas chose facile. Certains ont carrément foiré le leur, comme le Retour de Mary Poppins pour ne citer qu’un exemple. Indiana Jones avait lui aussi raté le sien en 2008 avec Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal. Alors le voir faire un deuxième retour pouvait laisser présager le pire. Surtout que Steven Spielberg n’est plus aux commandes. Mais avec James Mangold derrière la caméra, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée est une vraie réussite, malgré de vraies imperfections.

Vision crépusculaire

James Mangold est décidément le spécialiste des visions crépusculaires réussies de héros vieillissants. En effet, il nous avait offert à l’époque avec Logan le plus surprenant, pour ne pas dire le meilleur, film de super-héros de l’histoire. On retrouve ici son amour pour les personnages et non uniquement des pures péripéties. On aimait déjà l’aventurier au fouet et au chapeau avant Indiana Jones et le Cadran et de la Destinée. Comment ne pas ressentir encore plus de tendresse à son encontre après ce film ? Au-delà des nouvelles aventures rocambolesques qu’il va encore traverser, c’est bien sa personnalité qui donne toute sa saveur à ce film.

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ASTEROID CITY : Wes Wes

Asteroid City affiche

Parmi les réalisateurs qui ont un univers bien à eux, Wes Anderson occupe une bonne place. Il suffit d’un court extrait de Moonrise Kingdom, The Grand Budapest Hotel ou encore The French Dispatch pour reconnaître immédiatement la patte du réalisateur. Asteroid City n’échappera pas à la règle, tant il semble dans la droite lignée du reste de la filmographie. C’est à la fois sa force et sa faiblesse. Force car il maîtrise son art à la perfection et ne va pas décevoir ce qui souhaite renouveler une expérience passée. Faiblesse parce que cela peut donner une impression de déjà-vue. Le film d’aujourd’hui n’y échappe pas totalement.

Poésie et folie douce

Comme ses prédécesseurs, Asteroid City propose un film choral où une foule de personnages hauts en couleur se côtoient et se croisent, pour vivre des péripéties entre folie douce et poésie. Il est question ici d’astronomie et d’extra-terrestre au beau milieu de l’Amérique ultra profonde. Vont se croiser une star de cinéma, un photographe, un général et surtout des jeunes adolescents aussi géniaux que particuliers. Décalé est le terme qui convient le mieux pour définir l’ensemble des protagonistes. Et par la même occasion le film. Décalé oui, dans l’absolu, mais d’une façon similaire aux précédents films de Wes Anderson. Le plaisir est toujours là, la surprise plus vraiment.

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NOIR SANCTUAIRE (Douglas Preston et Lincoln Child) : Oubliable

Noir Sanctuaire

Certains livres vous marquent à jamais, comme un 11/22/63 de Stephen King. D’autres, guère plus que quelques secondes. Au moment d’écrire la critique de Noir Sanctuaire, j’ai pris le livre dans mes mains, j’ai regardé la couverture et je me suis alors dit : mais de quoi cela parle déjà ? Alors que ça ne fait que quelques semaines que je l’ai lu. Et là, rien ne m’est venu. Heureusement, il existe le quatrième de couverture pour débloquer la situation et me rafraîchir la mémoire. Et me rappeler que ce roman est un polar tout à fait oubliable.

Rien de marquant

Noir Sanctuaire fait partie d’une série de roman, les enquêtes de l’inspecteur Pendergast. Je n’en avais jamais entendu parlé, bien qu’elle compte près d’une trentaine d’épisodes. Sans doute que certains éléments m’ont échappé puisqu’il est beaucoup question des relations entre les personnages, notamment le personnage principal et son frère, et donc d’événements passés, décrits dans d’autres romans. Mais même avec tous les éléments à l’esprit, je doute forte que j’aurais trouvé cette histoire enthousiasmante. La lecture n’avait rien de désagréable, mais ne présente vraiment rien de marquant.

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THE FLASH : C’est mal de copier !

The Flash affiche

L’univers cinématographique de DC vit clairement dans l’ombre de celui développé par Marvel. Le déclin de ce dernier pourrait laisser espérer voir Batman et Superman prendre le leadership des films de super-héros. Mais clairement, ce n’est pas avec The Flash que cela risque d’arriver. Un long métrage que l’on pourrait qualifier de sympathique navet s’il n’était pas en plus rempli d’idées clairement piquées à la concurrence et très mal exploitées. Aussi bien au niveau du scénario que des effets spéciaux.

Rires involontaires

Avec The Flash, DC joue clairement la carte de l’autodérision. Sûrement parce que c’est la marque de fabrique de Marvel depuis toujours et explique largement son succès. Malheureusement, on rit plus souvent du film que grâce au film. L’intrigue basée sur une histoire de multivers et de multiples versions du même héros est juste un plagiat de Spider-Man : No Way Home. Cela sent tellement le réchauffé que l’on en oublie totalement les saveurs de tous ces caméos prestigieux et qui fleurent bon la nostalgie. Mais ici, la nostalgie est seulement là pour masquer un grand vite que le pâle héros de ce film ne parvient pas à combler.

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HOME, BEFORE AND AFTER (Regina Spektor), FEAR FEAR (Working’s Men Club), LAST NIGHT IN THE BITTERSWEET (Paolo Nutini) : Valeurs sûres

Home, Before and After de Regina Spektor : Magie de la voix

Home, Before and After de Regina SpektorOn débute avec une artiste que j’adore, Regina Spektor, américaine d’origine russe. J’avais déjà apprécié pleinement ses albums précédents : What We Saw From the Cheap Seats et Remember Us to Life. Home, Before and After, sorti en 2022, ne m’aura pas déçu non plus. La magie opère dès les premières secondes. On est envoûté par sa voix et la douceur qui s’en dégage, même dans certains titres plus chaotique. L’album propose une vraie variété. Le résultat est solide, mais malgré tout inégal. Le positif domine néanmoins largement. On retiendra notamment le titre What Might’ve Been.

Fear Fear de Woking’s Men Club : Insupportable

Fear Fear de Working's Men ClubOn poursuit avec les Anglais de Working’s Men Club et leur album Fear Fear. Dès les premières minutes, leur musique électro se montre criarde et, disons le clairement, insupportable. La voix prend des sonorités des années 80, mais sonne comme une mauvaise imitation. Le ton est parfois sombre, mais en tout cas, jamais harmonieux. Les sonorités cassent les oreilles par leurs constances dans le registre pénible. Une version de luxe existe qui rajoute quelques remixes sans intérêt.

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SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE : Plein les yeux

Spider-man : across the Spiderverse affiche

Spider-Man: New Generation avait représenté une merveille de film d’animation ayant fait l’unanimité. Cela avait bousculé les codes du genre aussi bien visuellement que dans la narration. Qui aurait pu imaginer un film d’une telle qualité faisant revêtir à un cochon le costume de l’homme araignée ? Cinq ans plus tard, on pouvait redouter que la magie n’opère pas de nouveau avec une suite obligée. Mais Spider-Man : Across the Spider-Verse dépasse toutes les attentes. Pour citer un grand poète de notre époque : c’est de la bombe, bébé !

De surprises en surprises

Spider-Man : Across the Spider-Verse nous surprend à chaque scène ou presque. On ne s’attend jamais à ce qui va se passer ensuite. Le point de départ de l’histoire ne laisse en rien présager la dimension qu’elle va finir par prendre. Tout va crescendo. Et en premier lieu l’enthousiasme du spectateur devant ce spectacle foisonnant et qui ne lui laisse que peu de répit. Du coup, on en voit pas les minutes passer, happé dans un tourbillon d’images et de péripéties. Chaque élément prend une épaisseur étonnante, les personnages à première vue anodins deviennent marquants pour nous laisser haletant et avide de voir la suite.

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JEANNE DU BARRY : La force du point de vue

Jeanne du Barry affiche

L’Histoire, celle avec un grand H, se raconte forcément du point de vue de ceux qui l’écrivent. Et elle a longtemps été écrite avant tout par des hommes. Du coup, beaucoup de figures féminines sont restées dans l’ombre ou sont apparues sous un jour ne correspondant certainement pas à la réalité. Ce qui est raconté dans Jeanne Du Barry n’a certainement pas non plus valeur de vérité historique. Cela reste simplement un film, une fiction historique. Mais cela fait du bien de voir l’Histoire racontée d’un point de vue qui change de celui auquel on est habitué.

Point de vue assumé

Maïwenn assume pleinement sa volonté de réhabiliter le personnage historique de fut la Comtesse du Barry. C’est un film qui porte une vision, un propos et résonne comme un miroir de certains maux de notre époque. Le caractère franc de la démarche, que l’on peut qualifier de féministe, lui donne tout son intérêt. Il n’y a pas tromperie sus la marchandise et en acceptant la part de subjectivité, on peut même trouver Jeanne Du Barry passionnant par moment. Personne n’est encore là pour témoigner de à quel point la subjectivité l’emporte sur l’objectivité de toute façon. Mais cela serait vrai pour n’importe quel récit des mêmes faits.

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