SURROUNDED BY TIME (Tom Jones), PEACE OR LOVE (Kings of convenience), PATH OF WELLNESS (Sleater-Kinney) : 80 ans et toutes ses dents

On commence par un artiste qu’on n’imaginait plus forcément nous offrir de nouveaux albums. Tom Jones a désormais 81 ans, mais quelques beaux restes. Pour preuve, son album Surrounded by Time sorti cette année. Il s’ouvre sur un titre gospel quasiment a capela, histoire de nous rappeler la splendeur de sa voix. Celle-ci est parfaitement mise en valeur par les instrumentations épurés et simple. Sa voix se suffisant à elle-même, on se laisse volontiers porter par la douceurs des titres, surtout qu’ils sont presque tous de qualité. On peut juste regretter l’absence de titres plus énergiques. En effet, un titre parlé est celui qui a le moins d’intérêt, quand les moments où il pousse la voix et y met de l’émotion sont vraiment excellents.

King of Convenience est un duo norvégien, comme son nom ne l’indique pas. On le compare volontiers à Simon & Garfunkel. Mais l’écoute de Peace or Love, leur premier album depuis 12 ans, relativise la comparaison. En effet, s’ils nous accueillent en douceur, la voix aiguë et un peu mièvre ne nous convainc qu’à moitié. C’est gentillet. L’ambiance est intimiste, avec des instrumentations épurées. La voix peut se montrer parfois agréable, tant qu’elle n’est pas poussée. On est bercé dans une ambiance relaxante qui s’apparente plus à de la sophrologie qu’à de la musique. Bon j’exagère sans doute un tantinet. On retiendra cependant le très beau duo avec Feist, Catholic Country, qui vient casser la monotonie de l’ensemble.

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DELTA KREAM (The Black Keys), BRIGHT GREEN FIELD (Squid), BE RIGHT BACK (Jorja Smith) : Droit de retrait

On commence avec l’album d’une figure importante de la scène rock actuel. Delta Kream est sorti il y a quelques semaines et représente leur 10ème album en 20 ans de carrière. Il s’ouvre dans une ambiance plus proche du blues que du rock. Le résultat est très maîtrisé et parvient à conjuguer une plongée dans les racines du rock avec une vraie modernité. Dommage que la voix de Dan Auerbach semble quelque peu en retrait. Du coup, si le résultat est vraiment propre, il ne parvient pas tout à fait à se montrer enthousiasmant. Surtout que l’album manque d’un titre vraiment accrocheur.

On enchaîne avec Squid, un groupe « post-punk » britannique et leur premier album Bright Green Field. On est immédiatement marqué par le caractère très énergique de leur musique. Mais à vrai dire aussi par son aspect très bordélique. On est proche de la fusion, mais tout cela sonne plutôt comme une agression pour les oreilles. Cela s’apparente plus à des cris qu’à du chant. Les instrumentations sont stressantes et criardes. C’est franchement insupportable et inaudible.

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FAKE FRUIT (Fake Fruit), SONGS FROM ANOTHER LIFE (The boys with the perpetual nervousness), Shapes OF THE FALL (Piers Faccini) : Revue de variété

On commence avec le groupe américain Fake Fruit et leur premier album sobrement appelé Fake Fruit. Leur style est qualifié d’indie punk et se démarque par la voix de la chanteuse Hannah D’Amato. L’album débute avec du rock classique mais accrocheur, avant que l’énergie ne prenne définitivement le dessus. Mais cette dernière ne peut totalement compenser le fait que le résultat n’est vraiment pas harmonieux. On pourrait même qualifier ça plutôt de bordélique. Le groupe nous offre néanmoins une certaine variété entre les titres.

The Boys With Perpetual Nervousness nous vient, comme leur nom de nous l’indique pas, d’Espagne. Songs From Another Life est leur deuxième album. Ils nous offrent une pop sucrée et entraînante. Le résultat est maîtrisé et les titres d’une qualité constante. Ils présentent un petit côté rétro assez savoureux. Le tout est solide et se laisse écouter avec plaisir. Cependant, à ce niveau d’easy listenning, on est en droit de regretter que tout cela manque quand même quelque peu d’aspérités.

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LATEST RECORD PROJECT VOL.1 (Van MorRison), DEJA VUE (Crosby, Stills, Nash, Young), THE WATCHFUL OF THE STARS (Adrian Crowley) : Les vieux de la vielle

75 ans, voilà à un âge où certains coulent une retraite méritée, pleine de farniente et de repos. D’autres, la vive tout autrement. C’est le cas de Van Morrison qui a encore sorti un nouvel album intitulé Latest Record Project Vol. 1. Une titre qui laisse vraiment penser que la retraite n’est pas pour demain, puisque on s’attend naturellement un volume 2. Sa voix de crooner nous plonge au cœur d’une ambiance entre blues et country. C’est très classique, mais la voix exceptionnelle est là pour apporter ce qu’il faut de personnalité. Malgré les années, l’énergie est toujours là, même sil l’album est surtout dans la douceur et la ballade, pleines des petits solos de guitare qui vont bien. On retiendra notamment l’excellent titre blues Thank God for the Blues. Et surtout merci à Van Morrison pour ces 28 titres (rien que ça) d’une très haute facture !

On reste dans les vieux de la vieille avec Déjà Vue du groupe Crosby, Stills, Nash and Young, qui a regroupé dans les années 60 et 70 David Crosby, Stephen Stills, Graham Nash et Neil Young. Mais vieux, ils ne l’étaient pas à l’époque de la sorti de l’album en 1970. Une édition pour le cinquantième anniversaire vient de sortir, avec l’album original sur le premier CD et des bonus sur trois autres. Cette chorale folk assez hors du commun représente une somme rare de talents. Le résultat est très classique, plein de maîtrise, porteur d’une grande douceur. Ils sortent leurs tripes avec beaucoup de bonheur sur certains titres comme Almost Cut my Hair et sur d’autres aux accents plus rock.

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THEY’RE CALLING ME HOME (Rihannon Giddens), CORAL ISLAND (The Coral), DISCOVERY (Pet Shop Boys) : Solidité classique

On débute avec la violoncelliste folk américaine Rhiannon Giddens qui signe cette année avec They’re Calling Me Home un second album en duo avec le musicien Francesco Turrisi (et un quatrième en tout). On se retrouve plongé dans une ambiance plutôt celtique. La musique et douce, mais le résultat est assez classique, surtout que voix de l’artiste n’a rien de particulièrement exceptionnel. Mais elle compense par beaucoup de maîtrise et de conviction. Les titres sont tous mélodieux et la qualité reste constante. Un album solide, à défaut d’être inoubliable.

On poursuit avec le groupe anglais The Coral et leur album Coral Island. Il nous livre un rock qui tire sur la pop un rien sucrée. C’est assez classique, mais très maîtrisé, pour ne pas dire très propre sur lui. C’est agréable à écouter, d’une qualité relativement égale. Il s’agit d’un double album, on a donc droit à un bon gros lot de titres. Cependant, aucun d’eux ne peut revendiquer le statut de tube en puissance. Là aussi la solidité est de mise, sans crier au génie.

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TEMPO (Dom La nena), SELL OUT (The Who), NEW LONG LEG (Dry Cleaning) : Things go better with coke

Direction le Brésil pour commencer, avec Dom la Nena, de son vrai nom Dominique Pinto, et son album Tempo, sorti cette année. Son instrument est le violoncelle sur lequel elle chante, ce qui est assez rare pour être souligné. Enfin, parfois son chant ressemble plus à un léger murmure. Sa musique s’apparente souvent à de petites ritournelles ou comptines enfantines. L’album propose aussi de nombreux instrumentaux. Le résultat nous berce, par son ambiance douce. Le ton assez uniforme de la voix le rend aussi un rien monotone. Mais le tout reste quand même avant tout très joli.

Le troisième album du groupe mythique The Who, Sell Out, est sorti en 1967. Mais il ressort cette année dans une version collector. Il s’agit autant d’un concept que d’un album. En effet, il est conçu comme s’il s’agissait de l’enregistrement d’une émission de radio, avec de vrais morceaux de musique, mais aussi des publicités (musicales évidemment) et des jingles. Quand on l’ignore, on se demande s’il n’est pas une compilation de fonds de tiroir ou de documents anecdotiques, comme ont pu le proposer les Beatles. Mais même en comprenant le concept, on ne peut s’empêcher de trouver ça musicalement limité. Original certes, mais sans réelle raison de s’enthousiasmer. Quelques titres assez classiques et très sympathiques apparaissent heureusement ça et là. On pourra rire à une fausse pub pour une boisson gazeuse intitulée, avec un joli double sens, Things go better with coke. On retiendra aussi une reprise étonnante de dans l’Antre du Roi de la Montagne de Peer Gynt.

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RORSCHACH TEST (Jay-Jay Johanson), THREE LITTLE WORDS (Dominique Fils-Aimé), GREEN TO GOLD (The Antlers) : La belle voix

On commence avec un album du Suédois Jay-Jay Johanson, sorti cette année et intitulée Rorschach Test. Il débute dans une ambiance lente et évaporée et quand la voix vient se poser sur la musique, le charme opère immédiatement. Le résultat se montre un rien lancinant, mais la maîtrise est assez forte pour rendre ça assez classe. Voire même vraiment classe quand il pose sa voix et l’emmène dans les graves. Surtout que les instrumentations sont vraiment minimalistes, tout passe par le chant. Un album hypnotique et en tout cas de très grande qualité.

On poursuit avec la canadienne Dominique Fils-Aimé, révélée par The Voice, version québecoise (qui s’appelle naturellement la Voix). Son album Three Little Words permet de découvrir sa voix chaude se posant sur des rythmes un rien chaloupés. Cela se montre tout de suite entraînant et séduisant. Elle fait preuve de beaucoup de maîtrise et de conviction, nous livrant une musique douce et harmonieuse. La qualité se montre longtemps constante, avant de faiblir quelque peu sur la fin. Cependant, on retiendra avant tout les très bons moments que nous offre cet album.

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PAINTING THE ROSES (Midnight Sister), CHEMTRAILS OVER THE COUNTRY CLUB (Lana Del Rey), DETROIT STORIES (Alice Cooper) : La douceur de l’âge

On commence avec un duo californien, Midnight Sister, qui n’a même pas droit à sa page Wikipedia (ni en français, ni en anglais). Une vraie découverte donc. Leur album Painting the Roses, sorti cette année, se montre d’entrée doux et convaincant. Cela nous entraîne immédiatement dans leur univers musical, quelque peu évaporé, mais avec une vraie maîtrise. Les instrumentations joue beaucoup avec les sonorités, ce qui renforce la personnalité de leur musique. Elles offrent beaucoup de variété et une qualité constante, même si l’album se termine par un titre nettement plus en retrait. La perfection n’est pas de ce monde.

On enchaîne avec une des plus grandes stars de la scène musicale actuelle, à savoir Lana Del Rey. Son dernier album s’intitule Chemtrails Over the Country Club. Il s’ouvre tout en douceur, avec une musique posée et minimaliste, sur laquelle se pose une voix un peu plus poussée dans les aiguës que d’habitude. Cela reste très harmonieux, sonne un peu comme une berceuse. Elle nous emmène doucement dans son univers. La qualité est constante, mais sans titre phare. L’album s’écoute avec beaucoup de plaisir. On apprécie pleinement la personnalité apportée par sa voix unique. Le tout se révèle totalement maîtrisé. Chaque titre est interprété avec conviction, sans une once de dilettantisme. Pas de laisser-aller donc pour cette immense star.

 

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NEW FRAGILITY (CYHSY), CARNAGE (Nick Cave), THE MOON AND THE STARS (Valerie June) : Une étoile dans la nuit

On débute avec un groupe américain au nom un tantinet long, à savoir Clap You Hands Say Yeah, que l’on peut abréger CYHSY, et leur album New Fragility, sorti cette année. Il s’agit pas moins de leur sixième album. Le premier titre sonne comme une longue intro. On y découvre la voix d’Alec Ounsworth, un peu fluette et qui manque passablement d’impact. Quand il la pousse, elle devient même quelque peu désagréable. Les instrumentations sont sans relief particulier. Au final, rien de complètement mauvais, mais rien d’enthousiasmant. On notera tout de même une jolie ballade, Mirror Song, et un morceau de pop sucré sympathique, CHYSY, 2005.

On poursuit avec une légende la musique, Monsieur Nick Cave et son album Carnage. Le tout commence en douceur, mais dans une douceur sombre, ce qui n’étonnera personne. L’Australien ne se montre néanmoins pas super inspiré. Les instrumentations sont minimalistes et pas toujours agréables. La voix donne parfois l’impression qu’il a enregistré les titres en étant bourré en fin de soirée. La magie à laquelle il nous a habitué n’est pas là. Cela redevient un peu plus harmonieux et inspiré sur la fin mais sans parvenir à nous faire totalement oublié le début beaucoup plus hésitant.

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ACQUAINTED FOR THE NIGHT (Lael Neale), HAUTE FIDELITE (Raphaël), MILANO (Daniele Luppi & Parquet Courts) : A mi-chemin

On commence avec une jeune américaine nommée Lael Neale et son album Acquainted with Night, sorti cette année. On est immédiatement frappé par le caractère dissonant de sa voix, mais qui parvient à faire preuve d’une réelle profondeur et d’une jolie personnalité. Elle alterne les moments où elle parle plus qu’elle ne chante, avec ceux où elle pousse un peu plus son chant. Certain titres sont hypnotiques, voire même lancinants. Le léger décalage entre la voix et la musique donne toute son originalité à cet univers musical, mais en constitue aussi la principale limite.C’est au final plutôt agréable, intéressant, mais jamais vraiment enthousiasmant car tous les titres sont bâtis quand même tous plus ou moins sur le même schéma.

On poursuit avec un habitué de mes critiques, à savoir Raphaël et son dernier album intitulé Haute Fidélité. Il nous plonge dans les premiers temps dans une ambiance sombre et rock, avec parfois quelques accents orientaux. Les textes sont moins poétiques que d’habitude. La diction est plus martelée. Il y perd son habituel côté dilettante, qui peut parfois agacer, mais perd du coup une partie de son habituelle personnalité. On a parfois du mal à comprendre le sens des textes, mais c’est souvent le cas avec lui. La deuxième moitié est plus claire et plus classique. On retrouve le Raphaël qu’on aime, où il partage avec nous son spleen et ses blessures intimes. Un univers plus habituel, mais qui ne représente pas ici le meilleur de lui-même. Un album qui laisse donc globalement sur une impression mitigée.

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