PLANT LIFE (Parquet Courts), PROJECTOR (Geese), BLUE BANISTERS (Lana Del Rey) : Grande dame

Plant Life (Parquet Courts) : Impact limité

Plant Life Parquet CourtsPour choisir les albums sur lesquels je vais poser une oreille, je me base essentiellement sur les critiques parues dans Télérama. Or, il s’avère que je n’ai pas toujours les mêmes goûts que leur équipe de critiques. Ainsi, ils mettent régulièrement certains groupes qui me laissent personnellement assez froid. Mais comme je suis un éternel optimiste, j’espère toujours qu’on finira par tomber d’accord. Ce ne sera malheureusement pas le cas avec Parquet Courts, et leur album Plant Life, qui se compose en fait de trois longues versions remixées du titre phare de leur précédent album. Le résultat se situe entre pop et électro. D’un côté, il est solide et maîtrisé, mais de l’autre, il est aussi lancinant avec un rythmique très présente et de longs instrumentaux. La voix est très en retrait, ce qui limite l’impact. La troisième et dernière version est caricaturale à ce niveau-là et ne contribue vraiment pas à rehausser un intérêt globalement très limité.

Projector (Geese) : Inabouti

Projector GeeseOn poursuit avec la découverte des américains de Geese et leur premier album Projector. Un album qui s’ouvre sur un titre bordélique et pas du tout harmonieux. Le groupe fait preuve d’un peu plus de maîtrise par la suite, mais ils semblent toujours en-dedans et le tout manque passablement d’envergure. Quand leur musique prend des accents plus doux, on a alors l’occasion d’apprécier la belle voix du chanteur, assez peu mise en valeur par ailleurs. L’album paraît globalement inabouti, pas désagréable, mais guère marquant.

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LINDSAY BUCKINGHAM (Lindsay Buckingham), ICARE (Emily Loizeau), DAPTONE SUPER SOUL REVUE : Fais comme Loizeau

Lindsay Buckingham est avant tout connu pour être un des chanteurs et guitaristes du groupe Fleetwood Mac. Mais à 73 ans, il poursuit une carrière solo qui s’est enrichie en 2021 d’un nouvel album qui porte sobrement simplement le nom de son auteur. Il nous livre une pop un peu rétro. Malheureusement, le résultat n’est pas très percutant, voire même parfois franchement lancinant. La voix de l’artiste est assez passe-partout et les mélodies se montrent sans relief. Le tout est propre, maîtrisé, mais sans élan, ni réelle créativité. Au final, on traverse cet album sans jamais réellement y prêter attention.

Emilie Loizeau est une artiste que j’affection tout particulièrement. J’étais donc très heureux de la retrouver en me plongeant dans l’écoute de Icare. On retrouve immédiatement l’univers de l’artiste franco-britannique. Les mélodies sont simples mais sa voix à la fois profonde et claire vient s’y accrocher avec bonheur. Les titres alternent le français et l’anglais. Elle mord dans les textes, rendant les titres vraiment percutants, malgré leur caractère relativement épuré. La qualité est constante et on admire la maîtrise et la conviction sur lesquelles elle est bâtie.

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ALWAYS SOMETHING (UV-TV), SONG IS WAY ABOVE THE LAWN (Karen Peris), LOCAL VALLEY (José Gonzalez) : Vive l’anarchie !

Direction New-York, le Queens pour être plus précis, pour débuter cet avis. Nous pouvons y rencontrer UV-TV afin de découvrir leur album Always Something sorti l’année dernière. Ils nous offrent un son qui fleure bon les années 80. Une musique énergique mais maîtrisée, où le groupe mord dans chacun de ses titres. La qualité est constante et on apprécie donc pleinement l’écoute de cet album. Cependant, on peut cependant remarquer qu’il peine quelque peu à apporter quelque chose de vraiment nouveau. Il épouse tous les codes du genre, avec par exemple la ballade.

On reste aux Etats-Unis pour se rendre cette fois-ci en Pennsylvanie pour faire la connaissance de Karen Peris, qui est par ailleurs la chanteuse du groupe The Innocence Mission (qui tourne depuis 1989 mais dont je n’avais jamais entendu parlé). Mais c’est bien en solo qu’elle nous offre Song is Way Above the Lawn. Celui-ci nous permet de découvrir une voix qui se démarque, un peu cassée, mais tout de même claire et aiguë. Cela confère une vraie personnalité à sa musique. Les mélodies et les instrumentations sont par contre un rien anarchiques, avec une grande diversité d’instruments. Cela fonctionne et c’est plutôt agréable. Il manque juste une petite étincelle pour prendre une dimension supplémentaire.

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A SOUTHERN GOTHIC (Adia Victoria), DRAMA (Rodrigo Amarante), BEHAVE MYSELF (She Drew the Gun) : Suivez les voix

Adia Victoria est une compositrice et chanteuse américaine et A Southern Gothic représente son troisième album, sorti en 2021. Sa voix claire mais profonde nous fait découvrir une personnalité musicale agréable. Les instrumentations sont sobres, mais s’accompagnent d’un minimum de travail sur les sonorités. C’est maîtrisé et solide. On appréciera notamment des titres blues-rock très réussis. La musique prend souvent des accents rock plus classiques, mais aucun titre n’est dénué d’une certaine suavité. Ceux-ci s’enchaînent en restant dans une qualité haute. Sans être révolutionnaire, cet album s’avère très plaisant à écouter.

On reste sur le continent américain mais on descend plus au sud, au Brésil précisément pour découvrir Drama de Rodrigo Amarante. On y apprécie des rythmes chaloupés et une voix plutôt agréable elle-aussi, porteuse d’une sensualité énergique. On se laisse donc charmer par cette douceur enjôleuse et cette musique sobre et maîtrisée. Mais peu à peu, l’album prend des actions plus pop, avec notamment plusieurs titres en anglais, nettement moins intéressants. Cela nous laisse finalement sur une impression mitigée, alors que les débuts nous promettait plutôt de l’enthousiasme.

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HEY WHAT (Low), CONFORT TO ME (Amyl and the Sniffers), DE PELICULA (The Liminanas) : Reste le punk…

On démarre avec les Américains de Low, un groupe venu plus précisément du Minnesota, qui nous a offert l’année dernière Hey What, leur 13ème album. Bon offert est un bien grand mot car il ne constitue pas le cadeau rêvé. En effet, il se montre sans relief et en aucun cas accrocheur, du fait d’un manque flagrant d’énergie et de punch. L’aspect mélodieux ne compense pas, malgré l’intérêt du joli jeux des deux voix, qui tranche avec la ligne mélodique qui l’est nettement moins. Certains effets sonores apportent une certaine originalité, mais ils ne sont pas toujours très agréables. L’ambiance sonore éthérée ne permet pas du tout de mettre en valeur la ligne vocale.

On décolle ensuite pour l’Australie pour rejoindre Amyl and the Sniffers, et leur album Confort to Me. Un rock très punk et surtout très énergique. La voix féminine n’est pas habituelle dans ce style de musique. Ni le fait que la chanteuse articule particulièrement bien. Les codes du punk sont respectés, avec notamment l’absence quasi systématique d’intro. Le résultat est sympathique, mais très basique. La qualité est constante, mais les titres restent toujours sur leur ligne sans jamais en dévier, apportant peu de variété à cet album.

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WARY + STRANGE (Amythyst Kiah), FEVER DREAMS (Villagers), OTHER YOU (Steve Gunn) : Force de conviction

On démarre cet avis avec un artiste américain, Amythyst Kiah et son album Wary + Strange, sorti en 2011. On y découvre sa voix claire qui dégage une vraie force. Surtout que les titres sont interprétés avec conviction. Certains titres sonnent très rock et rappellent Lenny Kravitz, mais d’autres dégagent une vraie douceur. Ils ont en tout cas tous comme point commun d’être une qualité constante, malgré leur grande variété. On admirera en particulier la maîtrise vocale qui vient se poser sur des instrumentations solides et travaillées.

On part cette fois en Irlande, retrouver le groupe Villagers et leur album Fever Dreams. On est malheureusement vite refroidi par leur musique interprétée très en-dedans. On pourrait prendre ça pour de la douceur, mais cela ressemble plutôt à une forme d’effacement. Certains titres sont un peu plus posés, mais ne décollent jamais vraiment. Quelques uns sont plus suaves et plus affirmés. Mais la voix aigrelette de Conor J O’Brien ne permet jamais de s’enthousiasmer. Au final, l’album se perd trop souvent dans un aspect bien trop éthéré.

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STANDING IN THE DOORWAY (Chrissie Hynde), SEEK SHELTER (Iceage), ANIMAL (LUMP) : A trois voix

On commence par un petit plaisir que s’est offert Chrissie Hynde en enregistrant l’année dernière Standing in the Doorway, un album de reprises de Bob Dylan. Sa voix inimitable nous séduit immédiatement car elle colle parfaitement à la musique de Dylan. Le résultat est un vrai régal, même si elle reprend des morceaux peu connus (enfin pour un non spécialiste de Dylan comme moi) mais que l’on prend beaucoup de plaisir à découvrir. Elle parvient à transmettre beaucoup d’émotions à travers ses interprétations. L’album est donc parfaitement réussi du début jusqu’à la fin.

Iceage est un groupe danois, ce qui peut ne pas totalement étonner, vu son nom. Seek Shelter est leur 5ème album. On y découvre la voix de Elias Bender Rønnenfelt. Une voix cassée, vraiment pas harmonieuse et rarement juste. Bref, pas le principal atout de ce groupe, qui compense en partie par beaucoup d’énergie et de maîtrise. Il possède incontestablement un réel potentiel mais ne parvient pas totalement à convaincre. Ils mettent beaucoup de conviction dans chacune de leurs interprétations, mais elle n’est pas totalement partagée par l’auditeur.

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DARK IN HERE (The Mountain Goats), MEMORIES FROM SAINT FORGET (Peter Van Poehl), ENTERTAINMENT, DEATH (The Spirit of the Beehive) : Partir à la découverte

On débute cet avis avec une découverte venue de Californie, le groupe The Mountain Goats. Enfin une découverte pour moi, car Dark in Here, sorti en 2021, n’est pas moins que leur 20ème album. J’ai donc découvert leur pop enjouée aux accents très folk. Une musique parfaitement maîtrisée, où tout est bien en place et quelque peu gentillette. Cela s’apparente du coup quelque peu à de la musique pour adolescents. La qualité est cependant constante et on écoute cet album avec un certain plaisir. Les titres ne se ressemblent pas, nous offrant ce qu’il faut de variété, même si globalement cet album ne se démarque pas vraiment.

On peut faire le même constat en écoutant Memories from Saint Forget, de l’artiste suédois Peter Van Poehl, dont ce n’est que le cinquième album. Sa pop est douce et un rien sucrée. Cela coule tout seul aux oreilles, mais les accrocher forcément. Le style et les instrumentations sont maîtrisés mais le résultat manque passablement de relief. Surtout que le tout souffre de quelques passages où la voix est un peu trop poussée et prend des sonorités pas toujours très agréables.

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DOOMIN’SUN (Bachelor), BOY FROM MICHIGAN (John Grant), I BE TRYING (Cedric Burnside) : Pas terrible

On débute avec un duo féminin, intitulé Bachelor, composé d’Ellen Kempner au chant et de Melina Duarte pour l’accompagner. Ils viennent de sortir un album, Doomin’ Sun, qui commence par nous séduire par la voix légèrement travaillée. Par contre, les instrumentations, souvent martelées, sont moins convaincantes. L’ambiance est pop ou rock, parfois très classique. L’album déraille un peu parfois, quand Ellen Kempner pousse un peu trop dans les aiguës. C’est dommage, car cela donne un caractère assez inégal à ce disque, qui manque par ailleurs d’un titre phare pour vraiment accrocher l’auditeur.

On part dans le Michigan ensuite à la rencontre de John Grant de son album… Boy from Michigan (c’est donc bien là qu’il fallait le chercher). Sa voix attire d’entrée l’attention, ainsi que l’ambiance quelque peu 80’s. En effet, parfois il parle au lieu de chanter, lui donne des aspect synthétiques assez désagréables. Bref, il gâche son potentiel et ne se montre guère convaincant. Les accents électro dans les instrumentations sonnent plus ringardes que modernes. Et même quand il change de registre, pour une longue ballade sombre par exemple, cela n’est toujours pas terrible. A l’image de l’album au global.

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SHOWTUNES (Lambchop), FAT POP (VOLUME 1) (Paul Weller), UTOPIAN ASHES (Bobby Gillespie & Jehnny Beth) : Energie indéfinie

On commence avec les Américains de Lambchop. C’est la quatrième fois que je vous parle d’un de leurs albums. Si le premier d’entre eux avait trouvé grâce à mes yeux (Oh, Ohio), j’avais consacré une critique négative aux deux autres. Malheureusement, c’est cette même voie que va suivre ces quelques lignes consacrées à Showtunes, sorti l’année dernière. La voix grave de Kurt Wagner se pose sur ses mélodies sans jamais être tout à fait en harmonie avec elles. La dissonance est d’ailleurs plus large parfois. L’ambiance est évaporée, les interprétations en retrait, sans idée directrice apparente. L’auditeur traverse au final l’album comme un fantôme un espace éthéré.

On poursuit avec le vieux routier britannique Paul Weller et son album Fat Pop (volume 1). Il nous accueille avec sa voix un rien dissonante, mais cette fois-ci énergique (et ça change tout). Elle se pose sur des sonorités parfois étranges, pour une ambiance un rien psychédélique parfois. Le style varie cependant d’une titre à l’autre, si bien que celui-ci reste globalement relativement indéfinissable. La voix donne sa personnalité et son unicité à l’ensemble. L’album est solide et se laisse écouter avec un réel plaisir.

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