LES MINIONS 2 : IL ETAIT UNE FOIS GRU : Ca cartoone encore !

Les Minions 2 : Il était une Fois Gru affiche

Parmi les fiertés nationales dont notre beau pays peut se targuer, il y a bien sûr le vin, le fromage, Victor Hugo et les règles de grammaire qui pourrissent la vie de tous ceux qui essaient d’apprendre le français (y compris les Français eux-même d’ailleurs). On oublie trop souvent de citer également nos studios d’animation qui sont des références au niveau international. C’est notamment des animateurs bien français qui donnent naissance aux Minions et à Gru, leur mentor. On peut donc aller voir les Minions 2 : Il Etait une Fois Gru par pur patriotisme. Ou plus simplement pour passer un bon moment.

Un pur divertissement

Il y a longtemps que l’effet de divine surprise générée par Moi, Moche et Méchant est dissipé. On peut voir dans les Minions 2 : Il Etait une Fois Gru l’exploitation à n’en plus finir d’une franchise qui n’a pourtant plus rien de très nouveau à apporter. On n’aurait pas complètement tort, mais on aurait par contre complètement tort de bouder totalement son plaisir de retrouver ces créatures drôlatiques. Parce qu’au final ce film atteint son but avec une réelle efficacité. Il nous divertit, nous fait rire, nous fait oublier pour une heure et demi les grands problèmes du monde. L’univers est toujours aussi joyeux et coloré. Une joie qui reste toujours communicative.

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EL BUEN PATRON : Le bon Javier

Certains acteurs sont spécialistes des transformations physiques d’un film à l’autre. On pense notamment à Russell Crowe ou Johnny Depp. Javier Bardem est également pas mal dans son genre. La preuve avec El Buen Patrón où il incarne un chef d’entreprise d’un certain âge et bedonnant. On est loin du Javier Bardem d’une sensualité absolue de Vicky Cristina Barcelona ou même d’Everybody Knows, pour prendre un exemple plus récent. Mais ce qu’il y a de formidable avec un tel talent, c’est qu’il reste intact quelle que soit l’enveloppe qui le véhicule. Grâce à lui, le film nous offre un moment cinématographique particulièrement réjouissant.

Un portrait satyrique

El Buen Patrón est un portrait satyrique. Celui d’un homme aux défauts à première vue véniels, mais qui vont peu à peu prendre des proportions démesurées, quand les événements semblent se liguer contre lui. Il finira par commettre les pires horreurs pour un motif dont le dénouement soulignera la futilité. Le ton est résolument celui de l’humour et de la dérision, version acide particulièrement corrosif. Le spectateur devrait objectivement détester ce personnage, mais la magie du second degré (et le talent de l’acteur évidemment) fait naître un attachement et, avouons le, un plaisir sadique de le voir s’enfoncer toujours un peu plus.

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ELVIS : King is not dead

Elvis affiche

Baz Luhrmann restera à jamais le réalisateur d’un de mes trois films préférés, avec George Cukor et Quentin Tarantino. Vous imaginez donc avec quelle curiosité impatiente je peux aller voir chacun de ses autres films… qui m’ont à peu près tout déçus. Je garde cependant espoir de voir renaître le génie. Soyons clair, ce n’est pas tout à fait le cas avec Elvis, même si cela reste sûrement son œuvre la plus aboutie, en dehors de Moulin Rouge. Un film qui souffre néanmoins de nombreux défauts. Il se révèle au final aussi imparfait que l’homme dont il raconte la vie.

Débuts difficiles

Les premières minutes d’Elvis portent la marque de fabrique de Baz Luhrmann qui veut qu’il débute tous ses films par de longues séquences absolument insupportables. Si on souhaite positiver à tout prix, on peut mettre en avant que cela crée un contraste avec la suite, la rendant d’autant plus appréciable. De manière plus réaliste, voici un tic dont il ferait mieux de se passer. Cependant, la plus grande faiblesse de ce film ne réside pas dans la forme, mais dans le fond. Exactement comme pour Freddy Mercury dans Bohemian Rhapsody (qui est à mon sens un très mauvais film), le King est présenté ici comme la victime d’une influence extérieur néfaste, qui expliquerait tous ses travers. Il y a sans doute une part de vrai, mais cela déresponsabilise totalement le personnage et fait perdre une large part de son intérêt à ce portrait que l’on sent bien trop biaisé.

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I’M YOUR MAN : Allemagne 1 France 0

I'm Your Man affiche

Un nouveau match France-Allemagne s’est joué le 22 juin 2022 non pas au stade, mais dans les salles obscures. En effet, ce jour-là, sont sortis sur nos écrans deux films traitant du même sujet. L’un bien de chez nous et l’autre venu de l’autre côté du Rhin. J’aurais pu jouer les arbitres, mais j’avoue que je n’ai pas vu la production hexagonale, dont les critiques sont unanimement désastreuses. Par contre, je me suis déplacé voir I’m Your Man de Maria Schrader, que l’on connaît surtout pour ses rôles dans la série Deutschland 83 (86 et 89 par la même occasion). C’est donc un peu injustement que je vais déclarer l’Allemagne vainqueur en me fiant uniquement à la vox populi. Par contre, je peux affirmer pleinement et sans ambiguïté que j’ai pris beaucoup de plaisir à écouter la langue de Goethe.

La femme et la machine

Quel est donc le sujet de I’m Your Man (partagé donc avec l’Homme Parfait, sorti le même jour) ? Il se rapproche de celui de la série Real Humans ou de Her, à savoir celui d’une histoire d’amour avec une intelligence artificielle à l’humanité troublante. Il s’en rapproche d’autant plus que toutes ces œuvres s’intéressent avant tout à l’humain, bien avant d’être des œuvres de « science-fiction ». Ce film est avant tout un portrait de femme, une réflexion sur la solitude qu’une fable sur les possibilités offertes par la technologie. Le spectateur partage néanmoins le trouble qu’elle ressent face à ce robot souvent maladroit, mais paraissant parfois plus humain que bien de nos congénères. Le propos porte aussi sur la définition d’idéal amoureux et de sa désirabilité, sur une quête de perfection qui ressemble souvent à une excuse pour ne jamais rien trouver. Le résultat est plutôt habile, agréable à suivre, à défaut d’être d’une profondeur philosophique absolue.

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DECISION TO LEAVE : Retour brillant

Decision to leave : affiche

L’amour n’a parfois qu’un temps. Heureusement, parfois, il parvient malgré tout à s’entretenir pour toujours se renouveler. Mon amour pour le cinéma coréen est de ceux-là. La sortie de Decision to Leave va entretenir la flamme avec beaucoup de ferveur pour un long moment encore. Mais ce n’est guère étonnant venant d’un film réalisé par le brillantissime Park Chan-Wook, qui nous avait déjà émerveillé à de nombreuses reprises, comme Sympathy for Mister Vengeance et surtout Mademoiselle. Ce retour sur les écrans, six longues années après ce dernier, représente une des meilleures nouvelles de l’année.

La puissance des sentiments

Decision to Leave nous emmène dans une ambiance moins sombre et torturée qu’à l’accoutumée et semble tout d’abord ressembler à un polar tout à fait classique. Mais il ne s’agit que de l’ambiance générale, car on en vient à creuser et connaître les personnages en profondeur, on revient vite à ce qu’on a toujours connu chez Park Chan-Wook. Une exploration sans concession des tréfonds de l’âme humaine, de la puissance des sentiments pouvant l’habiter et des actes qu’elle peut pousser un individu à commettre. Le scénario est remarquablement écrit et il serait vraiment dommage d’en dire plus et gâcher la surprise pouvant naître des principaux tournants. On regrettera simplement un dénouement pas totalement convaincant, même si très réussi sur le plan formel.

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INCROYABLE MAIS VRAI : Absurde ou pas

Incroyable mais Vrai afficheJ’ai souligné dans ma précédente critique à propos des Crimes du Futur de David Cronenberg à quel point certains réalisateurs possèdent un univers particulier qui les caractérisent. Comme son collègue canadien, Quentin Dupieux fait partie de cette catégorie de cinéaste. Son œuvre se caractérise par une place prépondérante de l’absurde qui peut parfois déstabiliser, mais qu’il manie avec assez de talent pour ravir profondément ceux qui parviennent à surmonter cette déstabilisation. Avec Incroyable mais Vrai, il nous offre un nouvel OVNI cinématographique savoureux.

L’idée de départ d’Incroyable mais Vrai est à vrai dire… incroyable mais vrai. Tout comme le Daim, Quentin Dupieux parvient à construire une histoire à partir d’une idée totalement loufoque et sur lequel personne d’autre n’imaginerait bâtir une film. Encore une fois, il se sert d’une idée totalement décalée pour donner un éclat particulier aux travers pourtant communs qui définissent ses personnages. Ces derniers prennent une toute autre dimension que celle qu’ils auraient eu dans une situation « normale ». Tout cela fonctionne dans une alchimie assez unique, caractéristique des artistes qui maîtrisent à la perfection leur propre univers.

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LES CRIMES DU FUTUR : Au risque de se perdre

Si on peut reprocher au cinéma hollywoodien un manque d’imagination de plus en plus marqué (cf. le dernier Jurassic Park), le cinéma américain indépendant ne manque pas lui de cinéastes créatifs. Un des représentants les plus illustres de ce dernier reste David Cronenberg (qui est en fait canadien il est vrai). A 80 ans, avec les Crimes du Futur, il continue de proposer aux spectateurs son univers et son style bien particuliers qui font de chacune de ses œuvres des expériences uniques et surprenantes. Ses scénarios sont souvent torturés et sortent largement des sentiers battus. Au risque de se perdre.

Les Crimes du Futur nous raconte une histoire difficile à résumer sans donner l’impression que c’est un grand n’importe quoi. Peut-être tout simplement parce qu’on n’est pas loin de la vérité. Pourtant, elle garde longtemps un caractère fascinant. Le talent du cinéaste fait qu’on accepte le point de départ quelque peu dérangeant et on se surprend à se demander où cela peut bien nous mener. Sauf que plus le temps passe, plus on réalise que cela ne nous mène nul part. Cela rend tout le reste gratuit. On peut trouver ça simplement surréaliste, mais la narration est trop complexe pour que cela ne soit pas frustrant.

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JURASSIC WORLD : LE JOUR D’APRES : Le nullosaure

C’est quand même ballot de consacrer plusieurs millions de dollars à la réalisation d’un film et d’oublier de relire le scénario qu’un vulgaire stagiaire a pondu vite fait. Parce que c’est forcément ce qui est arrivé pour Jurassic World : le Monde d’Après. Parce qu’on ne produit pas un film aussi mauvais à tout point de vue en le faisant exprès… Peut-être que je me berce d’illusions en pensant cela, mais je refuse d’imaginer que des êtres humains, supposés être des professionnels, fassent preuve d’une telle médiocrité et qu’on les laisse faire. Il faut croire que je suis bien naïf et innocent…

Résumer ce qui ne va pas dans Jurassic World : le Monde d’Après n’est pas une tâche facile. On pourrait tenter de résumer ça en disant simplement « tout », mais ça serait inexact. Ce n’est pas tant que rien ne va, mais plutôt qu’il y a toujours quelque chose qui ne va pas, qui ne tient pas de debout, à chaque scène. Que ce soit la situation, les dialogues ou même la réalisation, il y a systématiquement un élément qui s’avère totalement ridicule. Ca prête parfois à sourire, mais cela consterne surtout. Encore et encore. Du coup, impossible de rentrer dans l’histoire et ressentir la moindre vibration en la suivant. On se fout littéralement de ce qui se passe et la seule émotion survient lorsque l’on se sent soulagé que tout cela finisse enfin.

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COMPETION OFFICIELLE : La guerre d’égo

Un film espagnol avec Penelope Cruz et Antonio Banderas, il doit sûrement s’agir d’un film de Pedro Almodavar. Voici ce qu’on dû se dire tous ceux qui ont vu la bande-annonce de Compétition Officielle. Surtout que ses promoteurs ont tout fait pour le laisser penser, afin d’attirer tous les fans du réalisateur ibérique. On peut trouver le procédé un peu limité, mais heureusement, le film se révèle d’assez grande qualité pour satisfaire tous ceux qui auront la chance de le voir. Mariano Cohn et Gastón Duprat méritent en tout cas d’être mis en avant, surtout qu’ils nous avaient déjà ravis avec Citoyen d’Honneur, film réalisé dans leur pays d’origine, l’Argentine. Ils confirment leur talent hors pair pour les comédies burlesques et bien déjantées, se moquant avec une certaine acidité des milieux de pouvoir et d’argent. Ici c’est la création cinématographique qui est passée au vitriol. En particulier l’ego de celles et ceux qui la font vivre.

Compétition Officielle oscille entre le film de personnages et le comique situationnel. Cependant, c’est bien le premier qui domine largement puisque les situations décalées découlent généralement du comportement, qui l’est tout autant, des différents protagonistes. S’y ajoute une légère part d’absurde dans les décors qui renforce encore cette sensation d’être dans un univers totalement coupé du monde réel. Ce pas de deux, entre pure fantaisie et critique réelle, donne finalement une belle ampleur à ce film, chaque aspect se renforçant mutuellement sans jamais se brouiller. On rit rarement aux éclats, même si certains morceaux de bravoure valent vraiment le détour par leur potentiel comique, mais on a quand même constamment le sourire aux lèvres, le film ne connaissant finalement qu’assez peu de temps morts. Les situations se succèdent avec un rythme soutenu, nous proposant toujours de nouvelles surprises.

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FRERE ET SOEUR : Famille pénible

Il est relativement inutile de garder le moindre suspense concernant la thématique centrale du film Frère et Sœur d’Arnaud Desplechin. A la lecture du titre, personne ne doute que la famille en soit le thème principal. Et encore fois (désolé, je me répète, mais ce n’est pas ma faute si c’est toujours comme cela), cette famille vous fera terriblement aimer la vôtre. Et quitte à devoir me répéter, je vais aussi devoir mettre en lumière un défaut que je mentionne très régulièrement pour expliquer pourquoi un film est passablement raté. Il est impossible de réussir un film uniquement à base de personnages antipathiques.

Ce dernier point est particulièrement vrai pour un film comme Frère et Sœur, qui repose avant tout sur les états d’âme des personnages principaux. Le fait que l’on ne ressente strictement aucune empathie envers les protagonistes pousse juste le spectateur à penser : qu’est ce qu’ils nous emmerdent avec leurs états d’âme ! Surtout que le film passe totalement à côté de nous faire comprendre clairement d’où elles viennent. Tout cela donne un méli-mélo de sentiments contradictoires, dont le sens profond nous échappe largement. D’ailleurs, on a vraiment l’impression que les scénaristes eux-mêmes ne savent pas très bien où ils vont, ce qui les pousse à nous livrer quelques passages qui semblent sortis de nul part et dont on ne saisit pas bien la signification. Et comme ils surviennent de plus en plus en nombreux à mesure qu’on s’approche de la fin, on ressort de ce film guère convaincu.

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