Stolen Time (Abigail Lapell) : Douceur intime

Turn It On ! (Romero) : Blondie survitaminée




Les films tirés de jeux vidéos à succès ont rarement été des réussites. Mais peut-être parce qu’ils n’avaient pas été réalisés par les bonnes personnes. Et quelles meilleures personnes que ceux qui travaillent chez Illumination, le studio d’animation français qui a donné vie aux Minions ? Nintendo ce n’est pas trompé en leur confiant une nouvelle adaptation sur grand écran de l’univers de Mario et son frère Luigi. Celle-ci n’a rien à voir avec le film des années 90. Super Mario Bros : le Film a su conquérir son public. A défaut de nous proposer réellement un scénario.
Super Mario Bros: le Film est un pur divertissement qui diverti de bout en bout. C’est drôle, plutôt rythmé et fort sympathique. Les personnages prennent vie avec beaucoup de bonheur et on prend énormément de plaisir à les voir évoluer dans des mondes colorés nous réservant quelques belles surprises. Mais tout cela ne fait pas une histoire. On n’attendait pas certes un scénario d’une profondeur abyssal pour ce long métrage. On pouvait cependant quand même espérer quelque chose de plus consistant. On frôle le foutage de gueule, pour parler un peu vulgairement. Mais force est de constater que l’ennui n’est jamais là et qu’on a final plutôt tort de se plaindre.
Continue reading SUPER MARIO BROS : LE FILM : 1ère étoile
Brouiller la frontière entre réalité et fiction est un peu devenue la marque de fabrique de Jeanne Henry. Au lieu de proposer des docu-fictions, elle propose plutôt des fiction-docus. Cette démarche nous avait offert en 2018 le magnifique Pupille. Elle est revenue cette année avec une œuvre dans la même lignée : Je Verrai Toujours Vos Visages, qui nous fait découvrir la Justice Restaurative. Un approche ayant pour principe le dialogue entre des coupables et des victimes. Le résultat est une nouvelle fois très convaincant, même s’il ne l’est pas tout à fait à tous les niveaux.
Ce film traite son sujet de manière un peu trop enthousiaste pour être tout à fait honnête. La Justice Restaurative a, à n’en pas douter bien, des vertus présentées par Je Verrai Toujours Vos Visages. Mais elle a sûrement aussi quelques aspects moins positifs. Le propos développé par Jeanne Henry aurait gagné à prendre un peu de recul et à mettre en balance avec les points positifs quelques uns plus négatifs qui existent certainement. Une telle démarche a forcément aussi ses ratés et des situations où elle s’est montrée inadaptée. Du coup, on adhère au propos, tout en pensant néanmoins que tout cela est peut-être un peu trop beau pour être totalement vrai.
Continue reading JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES : Double face
Je n’avais pas encore jamais lu de roman écrit par Maxime Chattam. Pourtant, je sais qu’il possède une vraie communauté de fans dans un genre littéraire que j’aime quand même beaucoup. Heureusement par un don généreux de mes voisins dans ce qui sert de boîte à livres au sein de ma résidence, j’ai pu mettre la main (puis les yeux) sur le Signal. Le moment fut divertissant et agréable. Par contre, je n’ai pu que constater l’écart avec le grand maître du genre.
Il y a une qualité qu’on ne peut pas contester à le Signal. Il ne se lit pas, il se dévore. Il peut apparaître comme un pavé, mais on se retrouve à tourner les pages très rapidement, tant le style de Maxime Chattam permet au lecteur de rentrer dans l’histoire dans comme dans du beurre. L’intrigue est chorale, on suit de nombreux personnages en parallèle. Pourtant, il n’y a jamais le début d’une confusion. Les événements, les motivations, les rebondissements sont tous limpides et on parvient d’une traite jusqu’au dénouement. Sans s’être jamais ennuyé une seule page.
Continue reading LE SIGNAL (Maxime Chattam) : Le Stephen King du pauvre
On pense souvent que mettre à contribution deux cerveaux au lieu d’un seul doit amener à prendre de meilleures décisions. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Je n’aurais pas été en couple, je n’aurais certainement jamais été voir Sur les Chemins Noirs. Sans moi et mon amour du cinéma, je doute forte qu’elle n’ait jamais été voir ce film non plus. C’est donc l’amour qui nous a conduit à nous rendre dans une salle obscure pour assister à ce spectacle. Une nouvelle preuve que l’amour n’a pas toujours que des avantages.
Sur les Chemins Noirs est un film bavard. Terriblement bavard. Horriblement bavard. La voix-off de Jean Dujardin est omniprésente, presque constante. Et tout cela pour nous livrer un nombre incroyable de platitudes, de fausse philosophie à la profondeur discutable, de portes ouvertes avec un tank, voire tout un régiment de blindés. Bref, ça devient vite insupportable et ça ne présente surtout strictement aucun intérêt. Ce film pouvait donner à penser qu’il nous livrerait une très belle leçon de vie. Il nous livre au final de propos d’un vide abyssal.
Continue reading SUR LES CHEMINS NOIRS : Mauvais chemin
Le cinéma reste un de premiers moyens d’expression de ceux qui souhaitent libérer les sociétés sud de la Méditerranée des carcans qui enferment leurs populations. Parmi cette vague de cinéaste brillants et avides de liberté, Maryam Touzani s’était fait particulièrement remarquée en 2015 avec le magnifique et bouleversant Much Loved. Elle est revenue sur nos écrans avec Le Bleu du Caftan. Une œuvre qui présente bien des points communs avec sa prédécessrice. Notamment le fait d’être magnifique et bouleversant.
Si Much Loved était avant tout une histoire de femmes, le Bleu du Caftan est avant un film d’hommes. En effet, le premier sujet reste l’homosexualité masculine et le tabou qui l’entoure dans la société marocaine. Mais le film aborde bien d’autres sujets. Il repose en fait sur un trio, avec un superbe personnage féminin. Cela permet à l’histoire de nous parler d’amour, de tous les amours. Le regard de la réalisatrice les met en lumière de manière sublime, sans jugement, sans hiérarchie, contrastant avec une incroyable force avec le regard de la société. Elle en souligne ainsi la bêtise et l’absurdité, rappelant où se trouvent le beau et le moral.
Continue reading LE BLEU DU CAFTAN : Bleus au cœur


John Wick, John Wick 2, John Wick 3 : Parabellum. Trois films, mais à vrai dire trois fois le même film. Rarement une saga cinématographique aura su recycler les même éléments à l’infini sans sortir de sa ligne de conduite. Au moins, les amateurs ne sont pas déçus. Ils y trouvent exactement ce à quoi ils s’attendaient. Pour John Wick : Chapitre 4, la critique s’est montrée beaucoup plus élogieuse que pour tous les épisodes précédents. On pouvait donc légitimement s’attendre à un spectacle un peu différent, ce qui aurait pu expliquer ce sursaut d’enthousiasme. Il n’en est rien et on assiste pour la quatrième fois au même film.
John Wick : Chapitre 4 est, comme ses prédécesseurs, un film de danse. Ou du moins de chorégraphies. On y retrouve en effet un enchaînement impressionnant de combats frénétiques, tous exécutés avec une infinie précision. Cela reste terriblement spectaculaire, mais un rien lassant quand même. L’histoire ? Les personnages ? Ils passent plus que jamais au second plan, même si la personnalité du héros n’est pas totalement étrangère au succès de la saga. Le film présente de vraiment de grâce, quand bien même on se trouve face à une extrême violence.
Continue reading JOHN WICK : CHAPITRE 4 : Dernier tango à Paris
Une nouvelle critique sur un roman de John le Carré. Quel peut bien être le sujet abordé par l’Héritage des Espions ? L’amour ? Le sens de la vie ? Non, c’est bien encore une fois une histoire d’espions. L’héritage dont il est question ici est bien celui de ceux qui se mettent au service de Sa Majesté, comme dirait James Bond. Un nouveau roman qui ne surprendra donc en rien les habitués de cet auteur. On y retrouve tout ce qui caractérise son œuvre. Pour le meilleur évidemment. Mais aussi pour le plus plus ardu.
Les romans de John le Carré ne sont pas les plus simples à suivre. J’avais déjà dû m’accrocher pour comprendre l’intrigue de Un Pur Espion et plus récemment de Retour de Service. Quand on réalise que dans l’Héritage des Espions, il est question de plusieurs lignes temporelles qui s’entrecroisent. Souvenirs et temps présent alternent et il est très difficile au lecteur de se repérer. Il éprouve beaucoup de difficultés à se repérer et par la même occasion à saisir les enjeux de ce qu’il est en train de lire. Le roman n’est pas excessivement long. On le termine donc avec l’impression d’être passé à côté de quelque chose.
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Au mois de mars, le théâtre filmé étant à l’honneur. En effet, The Whale est sorti la même semaine que Mon Crime. Les deux films ont la particularité d’être l’adaptation d’une pièce. Mais la comparaison s’arrête là que ça soit pour la nationalité, l’époque ou le sujet. Également pour la manière de filmer. En effet, le grand mérite de Darren Aronofsky est de nous faire oublier l’origine de cette histoire pour en faire une véritable œuvre cinématographique dans la forme. Ensuite, pour ce qui est du fond, il nous convainc de manière nettement moins franche.
Il y a-t-il une morale à The Whale ? Si elle a été voulue par Samuel D. Hunter, l’auteur de la pièce et du scénario, elle n’a rien d’évidente. On peut y voir le signe d’une liberté laissée au spectateur, libre de tirer ses propres conclusions de l’histoire qui lui est racontée. Mais ce dernier doute fort surtout qu’il y ait la moindre conclusion à tirer. Non que l’histoire ne soit pas intéressante à suivre. Au contraire, on ne s’ennuie pas, se demandant vraiment où celle-ci, par ailleurs très riche et parfois forte, va nous mener. Mais force est de constater que la réponse peut se résumer par « nulle part ». Ce qui gâche un peu tout ce qui a précédé.
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