
Le cinéma français n’a désormais plus de scrupule à s’attaquer aux événements récents pour en tirer des scénarios. On l’a encore vu récemment avec Notre-Dame Brûle de Jean-Jacques Annaud. Si Revoir Paris est une pure fiction, les liens avec les attentats du 13 novembre 2015 sont à peine voilés. Il ne traite pas directement du déroulement de ceux-ci, mais du parcours difficile des victimes survivantes pour se reconstruire après un tel traumatisme. Cet angle pouvait facilement conduire l’histoire vers un pathos lourdingue et un propos pas du tout à la hauteur du sujet. Heureusement, le projet est porté par Alice Winocour, dont la subtilité n’est plus à démontrer.
Force et sensibilité
La cinéaste nous avait déjà convaincu de sa capacité à mettre en scène avec le très beau Proxima, après avoir signé le scénario du magnifique Mustang. Avec Revoir Paris, elle nous livre une histoire nous offrant la force de ce dernier et la sensibilité du premier. Un film portrait qui rend hommage à ceux qui ont vécu une histoire comparable à celle de la principale protagoniste. Il serait illusoire de croire que le film nous permet de vraiment comprendre ce qu’ont vécu et vivent encore les survivants. Mais au moins, nous permet-il de le toucher du doigt et de réaliser justement qu’il reste inaccessible dans sa pleine mesure à ceux qui n’étaient pas là. Tout cela nous est raconté avec un mélange d’optimisme et de fatalisme qui fait naître une grande émotion.
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