ALLUVIUM (C Duncan), THE CAR (Artic Monkeys), ULTRAVIOLET BATTLE HYMNS AND TRUE CONFESSIONS (The Dream Syndicate) : Montez à bord !

Alluvium de C Duncan : talent inexploité

Alluvium de C DuncanChristopher Duncan, C Duncan pour son nom d’artiste est écossais et a signé en 2022 l’album Alluvium. Il nous plonge dans une ambiance évaporée aux accents psychédéliques. Le résultat est plutôt frais, mais pas forcément emballant. Sa voix est un peu trop haute perchée pour avoir un réel impact. C’est solide et maîtrisée, mais reste au stade la musique pop gentillette. Finalement, on se dit qu’il ne fait tout ce qu’il pourrait faire d’un talent incontestable. Surtout que les quelques moments où il redescend sa voix et la pose donnent un résultat bien meilleur.

The Car (Artic Monkeys) : Artic crooner

The Car de Artic MonkeysOn reste en Grande-Bretagne pour retrouver le 7ème album d’Artic Monkeys, intitulé The Car. L’entrée en matière façon crooner est surprenante, très différent de Tranquility Base Hotel & Casino, leur précédent. Mais donne le ton de la suite. On enchaîne avec un rock aux accents très groovy. Globalement, les titres, dans toute leur diversité, se caractérisent par une grande douceur et une maîtrise qui donnent un résultat réellement envoûtant. Cet album presque acoustique transmet beaucoup d’émotions. On sent parfois que l’envie de revenir vers un univers plus rock les titille, mais ils gardent leur ligne pour nous offrir un album excellent jusqu’au bout.

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INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE : Pour l’éternité

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée affiche

Faire un retour réussi après une longue éclipse n’est pas chose facile. Certains ont carrément foiré le leur, comme le Retour de Mary Poppins pour ne citer qu’un exemple. Indiana Jones avait lui aussi raté le sien en 2008 avec Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal. Alors le voir faire un deuxième retour pouvait laisser présager le pire. Surtout que Steven Spielberg n’est plus aux commandes. Mais avec James Mangold derrière la caméra, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée est une vraie réussite, malgré de vraies imperfections.

Vision crépusculaire

James Mangold est décidément le spécialiste des visions crépusculaires réussies de héros vieillissants. En effet, il nous avait offert à l’époque avec Logan le plus surprenant, pour ne pas dire le meilleur, film de super-héros de l’histoire. On retrouve ici son amour pour les personnages et non uniquement des pures péripéties. On aimait déjà l’aventurier au fouet et au chapeau avant Indiana Jones et le Cadran et de la Destinée. Comment ne pas ressentir encore plus de tendresse à son encontre après ce film ? Au-delà des nouvelles aventures rocambolesques qu’il va encore traverser, c’est bien sa personnalité qui donne toute sa saveur à ce film.

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ASTEROID CITY : Wes Wes

Asteroid City affiche

Parmi les réalisateurs qui ont un univers bien à eux, Wes Anderson occupe une bonne place. Il suffit d’un court extrait de Moonrise Kingdom, The Grand Budapest Hotel ou encore The French Dispatch pour reconnaître immédiatement la patte du réalisateur. Asteroid City n’échappera pas à la règle, tant il semble dans la droite lignée du reste de la filmographie. C’est à la fois sa force et sa faiblesse. Force car il maîtrise son art à la perfection et ne va pas décevoir ce qui souhaite renouveler une expérience passée. Faiblesse parce que cela peut donner une impression de déjà-vue. Le film d’aujourd’hui n’y échappe pas totalement.

Poésie et folie douce

Comme ses prédécesseurs, Asteroid City propose un film choral où une foule de personnages hauts en couleur se côtoient et se croisent, pour vivre des péripéties entre folie douce et poésie. Il est question ici d’astronomie et d’extra-terrestre au beau milieu de l’Amérique ultra profonde. Vont se croiser une star de cinéma, un photographe, un général et surtout des jeunes adolescents aussi géniaux que particuliers. Décalé est le terme qui convient le mieux pour définir l’ensemble des protagonistes. Et par la même occasion le film. Décalé oui, dans l’absolu, mais d’une façon similaire aux précédents films de Wes Anderson. Le plaisir est toujours là, la surprise plus vraiment.

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NOIR SANCTUAIRE (Douglas Preston et Lincoln Child) : Oubliable

Noir Sanctuaire

Certains livres vous marquent à jamais, comme un 11/22/63 de Stephen King. D’autres, guère plus que quelques secondes. Au moment d’écrire la critique de Noir Sanctuaire, j’ai pris le livre dans mes mains, j’ai regardé la couverture et je me suis alors dit : mais de quoi cela parle déjà ? Alors que ça ne fait que quelques semaines que je l’ai lu. Et là, rien ne m’est venu. Heureusement, il existe le quatrième de couverture pour débloquer la situation et me rafraîchir la mémoire. Et me rappeler que ce roman est un polar tout à fait oubliable.

Rien de marquant

Noir Sanctuaire fait partie d’une série de roman, les enquêtes de l’inspecteur Pendergast. Je n’en avais jamais entendu parlé, bien qu’elle compte près d’une trentaine d’épisodes. Sans doute que certains éléments m’ont échappé puisqu’il est beaucoup question des relations entre les personnages, notamment le personnage principal et son frère, et donc d’événements passés, décrits dans d’autres romans. Mais même avec tous les éléments à l’esprit, je doute forte que j’aurais trouvé cette histoire enthousiasmante. La lecture n’avait rien de désagréable, mais ne présente vraiment rien de marquant.

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THE FLASH : C’est mal de copier !

The Flash affiche

L’univers cinématographique de DC vit clairement dans l’ombre de celui développé par Marvel. Le déclin de ce dernier pourrait laisser espérer voir Batman et Superman prendre le leadership des films de super-héros. Mais clairement, ce n’est pas avec The Flash que cela risque d’arriver. Un long métrage que l’on pourrait qualifier de sympathique navet s’il n’était pas en plus rempli d’idées clairement piquées à la concurrence et très mal exploitées. Aussi bien au niveau du scénario que des effets spéciaux.

Rires involontaires

Avec The Flash, DC joue clairement la carte de l’autodérision. Sûrement parce que c’est la marque de fabrique de Marvel depuis toujours et explique largement son succès. Malheureusement, on rit plus souvent du film que grâce au film. L’intrigue basée sur une histoire de multivers et de multiples versions du même héros est juste un plagiat de Spider-Man : No Way Home. Cela sent tellement le réchauffé que l’on en oublie totalement les saveurs de tous ces caméos prestigieux et qui fleurent bon la nostalgie. Mais ici, la nostalgie est seulement là pour masquer un grand vite que le pâle héros de ce film ne parvient pas à combler.

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HOME, BEFORE AND AFTER (Regina Spektor), FEAR FEAR (Working’s Men Club), LAST NIGHT IN THE BITTERSWEET (Paolo Nutini) : Valeurs sûres

Home, Before and After de Regina Spektor : Magie de la voix

Home, Before and After de Regina SpektorOn débute avec une artiste que j’adore, Regina Spektor, américaine d’origine russe. J’avais déjà apprécié pleinement ses albums précédents : What We Saw From the Cheap Seats et Remember Us to Life. Home, Before and After, sorti en 2022, ne m’aura pas déçu non plus. La magie opère dès les premières secondes. On est envoûté par sa voix et la douceur qui s’en dégage, même dans certains titres plus chaotique. L’album propose une vraie variété. Le résultat est solide, mais malgré tout inégal. Le positif domine néanmoins largement. On retiendra notamment le titre What Might’ve Been.

Fear Fear de Woking’s Men Club : Insupportable

Fear Fear de Working's Men ClubOn poursuit avec les Anglais de Working’s Men Club et leur album Fear Fear. Dès les premières minutes, leur musique électro se montre criarde et, disons le clairement, insupportable. La voix prend des sonorités des années 80, mais sonne comme une mauvaise imitation. Le ton est parfois sombre, mais en tout cas, jamais harmonieux. Les sonorités cassent les oreilles par leurs constances dans le registre pénible. Une version de luxe existe qui rajoute quelques remixes sans intérêt.

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SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE : Plein les yeux

Spider-man : across the Spiderverse affiche

Spider-Man: New Generation avait représenté une merveille de film d’animation ayant fait l’unanimité. Cela avait bousculé les codes du genre aussi bien visuellement que dans la narration. Qui aurait pu imaginer un film d’une telle qualité faisant revêtir à un cochon le costume de l’homme araignée ? Cinq ans plus tard, on pouvait redouter que la magie n’opère pas de nouveau avec une suite obligée. Mais Spider-Man : Across the Spider-Verse dépasse toutes les attentes. Pour citer un grand poète de notre époque : c’est de la bombe, bébé !

De surprises en surprises

Spider-Man : Across the Spider-Verse nous surprend à chaque scène ou presque. On ne s’attend jamais à ce qui va se passer ensuite. Le point de départ de l’histoire ne laisse en rien présager la dimension qu’elle va finir par prendre. Tout va crescendo. Et en premier lieu l’enthousiasme du spectateur devant ce spectacle foisonnant et qui ne lui laisse que peu de répit. Du coup, on en voit pas les minutes passer, happé dans un tourbillon d’images et de péripéties. Chaque élément prend une épaisseur étonnante, les personnages à première vue anodins deviennent marquants pour nous laisser haletant et avide de voir la suite.

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JEANNE DU BARRY : La force du point de vue

Jeanne du Barry affiche

L’Histoire, celle avec un grand H, se raconte forcément du point de vue de ceux qui l’écrivent. Et elle a longtemps été écrite avant tout par des hommes. Du coup, beaucoup de figures féminines sont restées dans l’ombre ou sont apparues sous un jour ne correspondant certainement pas à la réalité. Ce qui est raconté dans Jeanne Du Barry n’a certainement pas non plus valeur de vérité historique. Cela reste simplement un film, une fiction historique. Mais cela fait du bien de voir l’Histoire racontée d’un point de vue qui change de celui auquel on est habitué.

Point de vue assumé

Maïwenn assume pleinement sa volonté de réhabiliter le personnage historique de fut la Comtesse du Barry. C’est un film qui porte une vision, un propos et résonne comme un miroir de certains maux de notre époque. Le caractère franc de la démarche, que l’on peut qualifier de féministe, lui donne tout son intérêt. Il n’y a pas tromperie sus la marchandise et en acceptant la part de subjectivité, on peut même trouver Jeanne Du Barry passionnant par moment. Personne n’est encore là pour témoigner de à quel point la subjectivité l’emporte sur l’objectivité de toute façon. Mais cela serait vrai pour n’importe quel récit des mêmes faits.

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LES GARDIENS DE LA GALAXIE VOL. 3 : Humour et émotion

Les gardiens de la galaxie vol.3 affiche

A travers mes critiques, je dresse le récit de la chute qui semble sans fin de l’univers cinématographique Marvel vers un océan de médiocrité. Films après films, même les fans inconditionnels ne peuvent qu’exprimer leur déception. Mais certains, comme moi, garde toujours l’espoir d’une renaissance. Les Gardiens de la Galaxie vol. 3 entretient la flamme en nous offrant le meilleur film de cet univers depuis longtemps. Grâce à l’humour, qui a toujours fait la force de la franchise. Mais aussi une vraie pointe d’émotion.

Les personnages prennent de l’épaisseur

Musique et humour nous avaient fait tomber amoureux du premier épisodes des Gardiens de la Galaxie. Les Gardiens de la Galaxie vol. 3 reprend ces ingrédients au sein d’une intrigue qui propose ce qu’il faut de péripéties et de rebondissements pour nous apporter beaucoup de plaisir aux spectateurs. Mais James Gunn s’est efforcé d’apporter quelque chose de plus. En effet, il s’efforce de donner une réelle épaisseur à ses personnages pour qu’ils dépassent leur statut d’anti-héros sympathiques et un rien comiques. Et le plus surprenant est de voir que c’est Rocket Racoon qui bénéficie le plus de cette évolution.

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WE’VE BEEN GOING ABOUT THIS ALL WRONG (Shanon Van Etten), CRUEL COUNTRY (Wilco), A BIT OF PREVIOUS (Belle and Sebastian) : Pour se poser

We’ve Been Going About This All Wrong (Shanon Van Etten) : Ambition vs talent

We've Been Going About This All Wrong de Shanon Van EttenOn débute cet avis musical avec l’Américaine Shanon Van Etten et son album We’ve Been Going About This All Wrong, sorti en 2022. Il nous permet d’entrer dans son univers en douceur. Mais on tique un peu en entendant sa voix haut perchée, pas totalement agréable. Elle nous livre une musique pop posée, ponctuée de quelques envolées mélodiques. Si ce n’est ce petit problème de voix, ce n’est pas désagréable du tout. Mais l’artiste ne possède pas tout à fait le talent à la hauteur de son ambition. Elle fait preuve de maîtrise et de solidité certes, mais le résultat est tout juste propre. Trop propre.

Cruel Country (Wilco) : Country intimiste

Cruel Country de WilcoOn poursuit avec Wilco, un groupe habitué de ces pages, puisque c’est le cinquième album dont je parle ici. Cruel Country est leur douzième. J’ai d’ailleurs raté le précédent, Ode to Joy, sorti entre temps depuis Schmilco en 2016. Mais revenons à celui qui nous intéresse aujourd’hui. On y retrouve leur country intimiste, qui est ici particulièrement épurée. La voix de Jeff Tweedy (dont je parle aussi souvent des albums) se montre séduisante, à la fois claire et profonde. Ils font preuve comme toujours d’une belle maîtrise et d’une vraie conviction. Tout coule avec douceur. Sans aspérité. On peut d’ailleurs se demande si c’est un mal ou un bien car l’intérêt de l’auditeur s’efface quelque peu avec le temps. Il faut dire que l’album ne compte pas moins de 21 titres.

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